1 – Vidéaste ou agence ?
Généralement les grosses entreprises choisissent la solution la plus chère, c’est-à-dire l’agence de communication, en pensant qu’elle répondra au mieux à leur problématique et que cela simplifiera leur process. Tandis qu’une TPE choisira un vidéaste indépendant, et souvent le moins cher.
Pourtant, ce n’est pas si simple.
Déjà essayons de déterminer certains termes :
Vidéaste : personne travaillant généralement seule et qui cumule tous les postes : réalisateur, cadreur, chef-opérateur, monteur, étalonneur, etc… C’est un terme souvent connoté, car on pense à tort qu’un vidéaste est forcément amateur. C’est pourquoi on utilise aussi le terme « Filmmaker », un anglicisme qui fait forcément plus classe. On veut une vidéo Tik-Tok, on fera appel à un vidéaste. On veut un rendu cinématographique pour faire la promo de son entreprise, on fera appel à un « Filmmaker ». Pourtant, de mon point de vue, c’est exactement la même chose.
Agence de communication : entreprise plus conventionnelle qui propose une stratégie et un plan de communication. Pour réaliser une vidéo, elle fait généralement appel à une société de production, des freelances, ou quelques fois à des ressources en interne.
Maintenant essayons de lister les avantages / inconvénients de chaque solution :
Avantages du vidéaste :
- Un seul interlocuteur : pas d’intermédiaires, qui sont souvent source d’incompréhensions et d’erreurs.
- Personnalisation du process : le vidéaste s’adapte au client, et non l’inverse.
- Disponibilité, flexibilité, rapidité : travailler seul permet d’être réactif, et minimise le facteur humain.
- Solution sur mesure : le vidéaste est souvent un passionné, et il mettra toujours cette passion au service du projet.
- Très bon rapport qualité / prix : ses coûts de fonctionnement étant moindres qu’une agence, sa masse salariale plus faible, l’argent investi se retrouvera plus facilement dans la qualité du résultat.
Inconvénients du vidéaste :
- N’intervient pas dans la stratégie de communication, c’est un autre métier.
- Risque accru en cas de défaillance (accident). Mais c’est aussi le cas pour une agence qui n’a généralement qu’un seul réalisateur en charge du projet. Et habitué aux imprévus, un vidéaste a toujours un plan B en réserve.
- « Plafond de verre » au niveau de la qualité : un vidéaste peut être très bon, il y a certaines choses qu’il ne peut pas faire seul. Mais dans ces cas précis (publicité à gros budget pour la TV ou le cinéma par exemple), il peut faire appel à une équipe extérieure pour l’épauler.
Avantages d’une agence de communication :
- Prise en charge d’un plan de communication global (stratégie, analyse, gestion)
- Gestion de projet standardisé
- Pas de limite, si ce n’est celle de votre portefeuille
Inconvénients d’une agence de communication :
- Coûts plus importants, le prix plancher est plus élevé que pour un vidéaste
- Délais généralement plus longs
- Intermédiaires (chef de projet)
- Difficile de sortir des sentiers battus de la vidéo institutionnelle (mais cela dépend de l’agence).
On le voit bien, les deux se complètent. Pourtant les deux sont souvent en concurrence. Les agences pestent contre les vidéastes qui cassent les prix, les vidéastes pestent contre les agences qui se réservent les plus gros clients et se font des marges indécentes en embauchant des freelances. Bref…
2 – Le prix ?
Choisir son prestataire vidéo en fonction du prix, c’est aussi une fausse bonne idée. L’important est de choisir son prestataire vidéo en fonction de ses objectifs et de sa problématique.
Prenons un cas concret, une vidéo que j’ai réalisé pour l’Office de tourisme de Lourdes : https://vimeo.com/862361756
L’objectif était simple : changer l’image de la ville de Lourdes, montrer ses autres attraits, mais sans occulter l’importance du Sanctuaire qui draine la majorité des touristes.
Ils auraient pu choisir le vidéaste le moins cher, rester classique en limitant les coûts. Pas de storytelling, de grosse préparation, de cadrages réfléchis, d’étalonnage poussé. Bref, du changement dans la continuité.
Moi, j’ai proposé une histoire, un cheminement qui répond au cahier des charges, mais sous un angle nouveau. On ne parle pas de religion, mais plutôt de spiritualité. Une histoire qui peut parler au plus grand monde, et pas seulement aux anciens, aux malades, aux croyants. Une musique originale, pour se démarquer et coller au sujet. Un gros repérage pour mettre en scène des lieux qui vont répondre au cahier des charges, mais qui sortent des parcours habituels. Et surtout, on ne commence pas par le sanctuaire, on finit avec lui. Ça n’a l’air de rien, mais ça, c’est un énorme changement pour Lourdes !
Bref, prépa, repérages, storytelling, storyboard, découpage, étalonnage poussé, musique originale… tout ceci à un coût, mais j’ai répondu parfaitement à leur problématique. La ville de Lourdes sous un angle nouveau, mais sans une rupture trop abrupte.
Je n’étais donc pas le vidéaste le moins cher, mais j’étais celui qui répondait le mieux à leur problématique.
Et ça on ne peut pas le savoir en 5 mn au téléphone. Il faut se rencontrer, poser les bonnes questions, ne pas avoir peur de donner tous les éléments, y compris le budget. Un vidéaste n’est pas là pour vous arnaquer, mais pour trouver la meilleure solution en adéquation avec vos moyens.
Mon conseil pour un premier contact téléphonique avec un vidéaste, c’est pouvoir répondre à ces quelques questions :
- Avez-vous déjà travaillé avec un vidéaste ?
- Quel est votre retour d’expérience ? Qu’est-ce que vous voudriez changer ?
- Où en êtes-vous dans votre prise de décision ? Avez-vous d’autres pistes avec d’autres pros ?
- Pourquoi moi plutôt qu’un autre ?
- Quelles sont vos attentes sur notre collaboration ?
- Quel est votre budget ?
Commencez par la sempiternelle question « c’est combien une vidéo ? », et vous êtes sûr d’aller droit dans le mur 😊.
Le vidéaste est trop cher ? C’est peut-être parce que le budget n’est pas cohérent avec vos attentes. Et là un bon vidéaste va tenter de recalibrer les attentes en fonction de votre budget.
Bref, un vidéaste doit savoir s’adapter, être pédagogue et transparent. Mais le client doit aussi être à l’écoute et comprendre qu’une vidéo, ce n’est pas juste appuyer sur un bouton. Il faut envisager la vidéo comme un investissement qui pourrait augmenter votre chiffre d’affaire, non comme une contrainte qui doit être négociée au prix le plus bas.