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Comment intégrer des prises de vue par drone dans vos vidéos ?

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Le drone est aujourd’hui omniprésent, on ne peut plus vraiment être vidéaste sans être également télépilote de drone. Il s’agit d’un outil formidable, mais il doit être utilisé de manière appropriée et avec discernement.

Voici quelques conseils, quelques règles à suivre pour bien intégrer cet outil dans la production d’une vidéo. Pour les vidéastes, mais aussi pour les commanditaires. Car les plans par drone, même s’ils peuvent apporter une plus-value certaine, ne sont pas toujours indispensables. Ils peuvent même être dans certains cas contre-productifs.

1 – Suivre la règlementation drone

C’est la première chose à savoir, piloter un drone n’est pas anodin. Il faut se former et suivre les règles de vol imposées par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). Car oui, piloter un drone ce n’est pas compliqué. Mais piloter un drone en toute sécurité, ce n’est pas aussi simple.

Je suis d’accord, suivre les règles n’est pas toujours évident. Cela demande du temps, des connaissances. Et je suis le premier à râler sur le fait de devoir repasser mon CATS à la place du CATT pour suivre la nouvelle règlementation européenne. Mais ce qui m’agace encore plus, c’est de voir un drone voler dans un endroit règlementé sans autorisation alors que moi, professionnel, je dois obtenir l’aval de la préfecture, de la mairie, de l’armée, des aéroports tous proches. Car si l’endroit est interdit de vol, c’est qu’il y a une raison.

Pourquoi une telle réglementation ? Pour ça :

A cause de ces quelques personnes qui ne respectent pas les règles, moi professionnel je ne peux plus faire voler mon drone dans certains lieux, comme le Parc National des Pyrénées qui interdit maintenant tout vol de drone, même aux pros.

Alors bien sûr on peut s’insurger « bientôt on ne pourra plus voler nulle part », « où est notre liberté ». Si tout le monde suivait les règles de vol et se formait un minimum, nous n’aurions pas ce souci.

2 – Less is better

C’est devenu un phénomène de mode, on en voit partout, je parle bien sûr du drone FPV. Vous savez, ces plans hyper rapides qui frôlent les immeubles, slaloment entre les gens (pas bien), descendent à toute vitesse le long d’une cascade. Alors oui c’est impressionnant, et la nouveauté a fait que tout le monde en a voulu dans ses vidéos. Jusqu’à l’overdose. Piloter un drone FPV est un long apprentissage, presque une spécialité à part entière, et je doute qu’il y ait beaucoup de personnes à vivre de cette activité. Car une fois la hype retombée, on se rend compte que ça n’apporte finalement pas grand-chose à 99% des projets vidéos.

Si on veut faire la promotion d’un parc d’attraction avec des manèges à sensation, ok le FPV a toute sa place :

On peut aussi l’utiliser dans la vidéo immobilière. Pour le reste… Réaliser des plans qui envoient du bois, c’est bien. Réaliser des plans qui racontent quelque chose et qui s’insèrent de façon harmonieuse dans un projet vidéo, c’est mieux.

Prenons un exemple concret : le musée du Louvre me demande une vidéo pour attirer plus de visiteurs (ok, ils n’auront jamais besoin d’une vidéo pour ça ☺️). Je leur réalise une vidéo FPV qui traverse le musée à 50 mètres/seconde, on voit à peine la Joconde mais on aura des plans sensationnels qui n’ont jamais été faits.
Ou alors je prévois un découpage en plans fixes, quelques légers mouvements, une belle musique, un storytelling inédit. On peut finir par un plan drone qui s’élève lentement au-dessus de notre personnage principal ébahit, le seul à rester immobile au milieu de la foule occupée à prendre des selfies.

Quelle est la vidéo qui apportera de l’émotion et atteindra sa cible ?

3 – Le bon outil pour la bonne vidéo

Je me sers énormément du drone dans mes vidéos touristiques, car c’est l’outil idéal pour mettre en valeur des lieux, des paysages, des monuments :

Mais pour une vidéo plus intime, pour croiser le regard des protagonistes et s’identifier à eux, il faut se rapprocher. Le drone impose une distance qui ne se justifie pas pour de l’humain, surtout si on veut retranscrire ses émotions :

C’est une utilisation moins connue, mais le drone permet aussi de réaliser des plans souvent compliqués à mettre en œuvre pour une équipe réduite. Bien utilisé, il peut en effet remplacer une dolly, une grue, un cable cam, voir même un steadycam… et proposer des mouvements de caméra cinématographiques à moindre coût. Surtout si c’est un tournage en intérieur, car nous ne sommes alors plus soumis à la règlementation.
Cela nécessite cependant un gros travail d’étalonnage pour matcher les plans avec la caméra principale, et conserve quelques inconvénients (difficile de changer de focale, cadrage moins précis…).

agence audiovisuelle Lourdes

Le drone nous donne donc accès à des possibilités de mise en scène qui étaient encore inimaginables pour un vidéaste solo il y a quelques années. Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut en mettre partout. Il doit rester au service de la narration, comme tous les outils à notre disposition.